Fukushima : la plus grande catastrophe de ces 50 dernières années !

mardi 5 avril 2011 0 commentaires

Il n’est plus de précautions à prendre avec les mots tant les conséquences sont visibles…du moins pour ce qui reste la face émergée d’un iceberg qui ne se révèlera qu’au gré des années.


Que valent les process de sécurité face à un séisme suivi d’un tsunami ?…retour sur l’historique


Depuis le 11 mars dernier, le Japon subit la plus grande catastrophe qu’ait connue notre monde depuis au moins la Seconde Guerre mondiale. Cela a commencé avec un séisme de magnitude 8,9 sur l’échelle de Richter, le plus important jamais enregistré au Japon, pourtant habitué aux secousses. L’épicentre se situait à Sendai, au nord-est de l’île de Honshu mais l’onde de choc a été ressentie jusque dans la capitale Tokyo, près de 450 km au sud-est. L’enchaînement fut rude avec un tsunami qui a fait 500 000 sinistrés dans toute la région, rasé plusieurs villes de la carte, dont certaines ont perdu jusqu’à 1 mètre de hauteur, et ravagé pour longtemps les activités de pêche et d’agriculture, part très importante de l’activité locale.
A Fukushima, entre les deux sites de Daiichi et Daiini, c’est le premier qui est le plus touché. La situation est le résultat d’une série de désagréments : après le séisme et l’arrêt automatique des réacteurs de service, le tsunami a noyé les groupes électrogènes de secours. Le système de refroidissement n’a donc pu réagir, ni celui des piscines d’entreposage des combustibles irradiés. Ce sont ainsi 4 des 6 réacteurs de la centrale qui subissent des fusions partielles de cœur, et dont toutes les piscines d’entreposage ont été touchées.

Une centrale perdue, des solutions désespérées


Bien entendu, aucune des solutions désespérées de la Tokyo Electric Power COmpany (TEPCO), comme celle des bâches pour enrayer l’éparpillement de particules radioactives dans l’atmosphère, n’ont pu contenir les dommages.
Aujourd’hui, alors que la radioactivité de l’eau de mer à proximité de la centrale serait 3300 fois supérieure à la normale selon certains chiffres, la compagnie se voit obligée de déverser l’eau des piscines radioactives débordantes dans l’Océan…afin d’y restocker de l’eau encore plus radioactive !

Quid des répercussions écologiques et sanitaires ?


L’AIEA a relayé des taux importants de radioactivité qui ont été relevés jusqu’à au moins 40km de distance de Fukushima. Les zones concernées prendront des décennies à être décontaminées. Et avec le déversement des eaux radioactives dans l’Océan, c’est toute la planète qui est encore plus concernée. Ce sont des écosystèmes entiers qui subissent les conséquences de choix humains.

Des répercussions politico-économiques au Japon


Le gouvernement japonais envisage sérieusement de nationaliser TEPCO. Un juste retour des choses vus les nombreux dysfonctionnements constatés après coup dans l’exploitation des sites de Fukushima. Le site de Fukushima Daiichi sera sans doute définitivement fermé.
Par ailleurs, le Japon devrait selon les économistes être poussé dans la récession dans les prochains une véritable loi de Murphy…

Le nucléaire en question


Le moins que l’on puisse dire, c’est que la catastrophe de Fukushima aura eu des dommages collatéraux en Europe. La chancelière Angela Merkel a annoncé l’abandon progressif de l’énergie nucléaire par l’Allemagne d’ici 2020. 8 centrales y ont été fermées en mars. 9 attendent de l’être dans les prochaines années. La position du président français est tout autre. Nicolas Sarkozy, en visite ce jeudi à Tokyo, a réaffirmé que “le nucléaire civil est un élément essentiel de [l']indépendance énergétique [de la France] et de la lutte contre les gaz à effet de serre. (…)Lors de la conférence de Paris en mars 2010, la France a plaidé pour une harmonisation internationale des normes de sûreté.”
L’Autorité de Sûreté Nucléaire française (ASN) n’en étudie pas moins depuis la semaine dernière un moratoire qui pourrait entrainer l’arrêt du chantier EPR – European Pressurized water Reactor, soit en français Réacteur à eau Pressurisée Européen – de Flamanville 3, dans la Manche. Cette centrale nouvelle génération, fleuron de l’industrie française, doit a priori être mise en service en 2012 ou 2013.
Les oppositions au nucléaire en France ne sont bien entendu pas en reste…outre les flashmobs et autres mobilisations civiles, des voix écologistes comme celle du député Europe Ecologie-Les Vert Noël Mamère se sont élevées pour demander l’arrêt immédiat des centrales les plus anciennes comme celle de Fessenheim.

Et si un à plusieurs réacteurs finissaient par exploser ?


Ne soyons pas des oiseaux de mauvais augure. Mais face aux difficultés du Japon à enrayer la crise, on ne peut occulter la menace bien présente de l’accident nucléaire. En effet plusieurs réacteurs sont actuellement en fusion à Fukushima. Le contrôle de la fuite du réacteur n°2 à Daiichi ne peut à lui seul éloigner cette crainte. Souvenons-nous de Tchernobyl, dont le quatrième réacteur avait explosé en avril 1986 – il y a exactement 25 ans. Le nuage radioactif ne s’était certainement pas arrêté aux frontières françaises comme le relayaient les journaux de l’époque. Aujourd’hui encore, des personnels travaillent sur ce site contaminé pour démanteler la centrale, fermée en 2000, et entretenir la chape de béton recouvrant le réacteur accidenté. Nous ne voulons pas à Fukushima de conséquences qui seraient plausiblement pires que celles de Tchernobyl. Tant que nous n’en serons pas assurés, nous continuerons de garder les yeux rivés sur le Japon.


Face au flot d’information quotidienne, voire permanente, au sujet de la catastrophe de Fukushima, j'ai pris le parti de prendre un peu de recul sur les évènements, et attendre d’avoir une vision plus globale pour avoir une vision plus claire de cet évènement. Au jour d’aujourd’hui, ma plus grande crainte est celle de l’accident nucléaire, mais aussi les suites qu’aura Fukushima, dans la région, sur terre, dans l’air et sous la mer, avec une pensée particulière pour ceux qui travaillent en ce moment même au plus près des réacteurs.

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