Cécile Duflot et ces messieurs de l'Assemblée, ou du sexisme et des apparences en politique

Bien souvent notre chambre basse ressemble à une cour de récréation. Bien souvent notre chambre basse se transforme en une basse-cour où les poules sont des coqs.

La politique est un monde de machos. Quand on a dit cela, on n'a rien dit de bien révolutionnaire. Et pour les plus sceptiques, l'affaire DSK aura été un révélateur des plus violents sans doute.
C'est dans ce contexte où la gent masculine française faillit à sa réputation de galanterie que Cécile Duflot a récemment mis ces messieurs de l'Assemblée en émoi.




Appelée à répondre à une question au gouvernement ce lundi, la ministre du Logement et de l'Egalité des Territoires a reçu, depuis des rangs entiers costumés cravatés, des réactions à sa tenue vestimentaire qui n'avaient rien de politique.
L'inverse se produit-il parfois ? qu'en serait-il dans une Assemblée nationale où la parité serait parfaite, ou bien le rapport hommes-femmes totalement inversé ? On aimerait que ces messieurs, ici de l'opposition, soient aussi assidus à faire respecter la bienséance qu'ils sont prompts et tenaces à rappeler le règlement quand un député du camp adverse y déroge.

Ascenseur émotionnel ou ascenseur de la critique

Le cas de Cécile Duflot est d'autant plus emblématique que sa tenue lors du premier conseil des ministres en mai dernier avait déjà fait jaser la bien-pensance. La toute nouvelle ministre s'était alors présentée en jean, et avait été contrainte par la critique de s'expliquer. Au final un incident de tailleur récupéré trop tard du pressing. Avait-on à ce point besoin en certains lieux de savoir cela ?

Une chose est certaine : pour ce qui est des apparences, les femmes n'ont pas droit à l'erreur. Rien de bien flatteur en effet ni dans ce qui s'est passé ce 16 juillet, ni dans l'épisode de mai.
Roselyne Bachelot ministre des gouvernements Fillon successifs est par exemple sur ce chapitre passée du très coloré au plus sombre.
Le privilège du large choix vestimentaire qu'ont les femmes, en comparaison avec les toilettes de ces messieurs, a donc une raçon. Celle d'un ascenseur de la critique et de l'émotion, sorte de yoyo de l'étiquette. Bon courage, Madame Duflot !