Grand Paris : Valérie Pécresse et les Banlieusards

samedi 7 janvier 2012

La vidéo ne date pas d'hier, et pourtant elle est revenue comme un boomerang lorsque j'ai vu quelques partages de "friends" sur Facebook à ce sujet. On gagne toujours à se souvenir de ce qu'ont pu dire nos politiques.


Dans la bouche de Valérie Pécresse qui s'adresse aux "Parisiens", les banlieusards ce sont ceux "qui viennent vous polluer, qui viennent faire du bruit chez vous, qui viennent encombrer vos rues et (...) que vous n'avez pas très envie de voir".

Elle avait pourtant bien commencé cette envolée méprisamment lyrique en expliquant que "Le Grand Paris, c'est dépasser cette barrière artificielle du périphérique, et c'est une chance pour tous les Parisiens". Bref, "Le Grand Paris c'est, certes comme elle le dit, changer complètement de logique". Et ce peut bien entendu se faire dans un bon sens.

Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées...euh, les inégalités


Enfin...tout dépend du côté de la barrière où l'on se place. Et tout dépend de la définition du terme "Parisien". Car à entendre le discours de notre politique yvelinoise, toi Aulnaysien, Vitriot ou Neuilléen...euh, peut-être pas le dernier...Bref, vous banlieusards, vous pensiez être parisiens, eh bien non, Mme Pécresse semble avoir décidé que vous ne faisiez pas partie du cercle. Vous nous en voyez désolés.

Oui Mme Pécresse, terminons-en avec "cette logique en étoile", faisons cette "révolution des transports", et surtout...surtout ne nous mélangeons pas. C'est tellement laid toute cette mixité, pourtant déjà bien en danger à l'heure où les inégalités ne cessent de se creuser.

Et si nous ne faisions pas un procès trop "anti" à Valérie Pécresse ? Car ce qu'elle dit au fond, à savoir que le Grand Paris, c'est une manière de sortir de ce schéma de non-circulation directe entre banlieues, qui vivant entre Paris et sa banlieue peut être contre ? Et qui reprocherait de dire que quelque chose est fait pour ce qu'il est fait ?
On ne peut cependant occulter que le discours ne manque de gêner, ni moins la vision qu'il suppose.

Le Grand Paris selon Valérie : l'anti-mixité sociale


Rappelons d'ailleurs que la "logique en étoile" n'est pas que le fruit de l'histoire, mais d'une réelle volonté politique de ne pas voir les banlieues communiquer directement. Ce désir d'empêcher toute propagation de troubles éventuels quels qu'ils soient sans transition de banlieue à banlieue n'aura néanmoins pas rendu impossibles les émeutes de 2005.
Revenons au côté très partisan style exacerbons-les-inégalités-rivalités de celle qui est aujourd'hui ministre du Budget, Opposer de cette manière banlieue et Paris intra-muros, c'est apposer une forme de ségrégation socio-urbaine de fait sur la région parisienne.
Si on parle d'un Paris intra-muros, n'y a-t-il pas de Paris hors-les-murs...et ne gagnerions-nous pas à l'intégrer ?

Ah, elle est loin la jeune députée de banlieue sud qui écrivait en août 2006 dans Le Monde que "les habitants des ghettos et ceux des beaux quartiers finiront par se mélanger" !

 

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